Be my Guest (2)

Edith Dekyndt . Bertrand Dezoteux . Dominique Figarella . Marie Losier . Mathilde Monnier . Guillaume Pinard . Alun Williams

1er juillet - 1er août 2020

Nous sommes très heureux de présenter les œuvres de sept artistes à l’occasion de la deuxième partie de Be My Guest, dont trois artistes qui nous ont fait le plaisir de répondre positivement à notre invitation : Edith Dekyndt, Bertrand Dezoteux et Mathilde Monnier.

Toujours portée par ses intuitions, Edith Dekyndt part d’objets quotidiens et capte des moments de vie qu’elle révèle à travers des expérimentations rudimentaires et sensibles. Ici elle présentera un papier qu’elle a entièrement griffonné de stylo à bille. Les multiples passages de la main de l’artiste ont transformé le papier en paysage.

Bertrand Dezoteux présentera un film, qu’il vient tout juste de terminer, intitulé « La prison des poètes ».
C’est un projet élaboré pendant le confinement dans le quartier Marracq où Bertrand Dezoteux a grandi, à Bayonne. Cette série autobiographique croise histoire familiale et coloniale, errances nocturnes et identité basque, sur fond de vocations artistiques compromises. Ce projet, loin de former un récit explicite, prend la forme d’un collage, d’un assemblage hétéroclite d’images, textures, techniques d’enregistrement, messages vocaux et bandes magnétiques déterrées.

Il y a quelques années, Mathilde Monnier et Dominique Figarella avaient signé un « objet dansant non identifié », intitulé Soapéra. Nous profitons de cette exposition pour inviter Mathilde Monnier qui présentera un film intitulé Bruit Blanc, réalisé dans le cadre d’un atelier sur le mouvement avec des adultes autistes. Elle y a rencontré Marie-France, et de ce premier échange est né un duo chorégraphique, inventé à partir d’un langage muet, hors du symbolique avec un ensemble de mouvements qui ont pris sens pour toutes les deux.

Dominique Figarella présentera un tableau intitulé « Cosmos, Cosmétique ». Selon une légende grecque, chaque jour les Dieux se disputent, c’est le chaos. Le soir, il faut remettre le cosmos en ordre. Et pour ce faire, les femmes se maquillent avant d’aller se coucher, d’où le mot « cosmétique ».

D’après Dominique Figarella : « c’est drôle car c’est l’activité la plus mineure ou la plus futile qu’il soit et pourtant il s’agit de remettre l’univers à l’endroit. Pour moi, c’est une merveilleuse allégorie de la peinture. Cet art idiot qui ne pense pas, qui s’intéresse aux choses sensibles, qui n’ont pas l’air très sérieuses au niveau de l’échelle politique sociale, et pourtant… Ces petits jeux là, ces petites bêtises-là sont en réalité ce sur quoi le cosmos tient. »

Marie Losier présentera des dessins de ses amis artistes, qui ont la particularité, comme l’explique Nicole Brenez, « d’être indisciplinés dans leur discipline. » « Les héros de Marie Losier inventent leur vie à chaque instant ».

Nous sommes également ravis de présenter de nouveaux tableaux de Guillaume Pinard, toujours plus étranges et toujours plus libres, (qui devaient être exposés à New York). Son art est totalement fondé sur le jeu. C’est pour lui la seule forme de pensée qui soit digne d’intérêt : « Je suis le ventriloque de mon histoire et de mon environnement. À ce tire, ma pratique a pour objet de casser cette forme, ou pour le moins de ne pas la laisser se cristalliser. »

Alun Williams présente un nouveau tableau qui prend comme point de départ le curieux portrait de groupe réalisé en 1922 par Max Ernst pour représenter les artistes surréalistes parisiens.
Tout en conservant le fond mystérieux voire mystique de cette peinture, avec son ciel noir et ses montagnes de glace, Alun Williams a greffé sur les personnages des surréalistes une sélection de protagonistes de la scène artistique new-yorkaise de la deuxième moitié du vingtième siècle, Barnett Newman, Jackson Pollock, Willem de Kooning, Jean-Michel Basquiat ou Nancy Spero.
Pour élaborer cette représentation, il a été rechercher des autoportraits réalisés par les artistes en question, ce qui ne fut pas simple puisqu’un bon nombre des protagonistes de la scène new-yorkaise ne faisaient jamais d’autoportraits.

 

vue d’exposition avec les œuvres d’Edith Dekyndt et de Dominique Figarella
photographie Aurélien Mole

vue d’exposition avec les œuvres d’Alun Williams et de Marie Losier
photographie Aurélien Mole


vue d’exposition avec les œuvres de Guillaume Pinard
photographie Aurélien Mole

Edith Dekyndt
sans titre, 2010
stylo bille sur papier

48 x 63 cm et 50 x 64,7 cm avec une boite en plexiglass

Bertrand Dezoteux
La prison des poètes, 2020
film d’animation
14 minutes

Bertrand Dezoteux
Bertrand Dezoteux
Harmonie – Les Parafols, 2020
aquarelle sur papier
29,7 x 21 cm
Dominique Figarella
Dominique Figarella
Répète après moi, 2017
acrylique sur alucore
150 x 184 x 4 cm

 

Mathilde Monnier
Bruit Blanc, 1998
film réalisé par Valérie Urréa
avec Mathilde Monnier et Marie-France Canaguier.

Guillaume Pinard
Nap at the Raccoon Academy, 2020
acrylique sur toile
65 x 54 cm
Alun Williams
Étude pour Rendez-vous new-yorkais / Study for New York Rendezvous, 2020
acrylique sur toile
121,5 x 81 cm