En 1991 Basilico a participé à la « Mission photographique de Beyrouth »avec Depardon, Elkoury, Burri, Koudelka et Frank, en vue d’enregistrer la mémoire du centre ville après la fin de la guerre. Ce projet collectif financé par la Fondation Hariri, a donné lieu à la publication d’un livre « Beyrouth centre-ville » ( éd.Cyprès, 1992).
La présente exposition à la galerie Anne Barrault réunit certaines photos inédites réalisées par Basilico, non seulement pour leur valeur documentaire historique, avec le talent qu’on lui connaît, mais plus profondément pour ce qu’elles révèlent au-delà des apparences.
En effet, après quinze années de guerre civile, Beyrouth détruite et encore minée commence à sortir lentement du cauchemar. Son coeur architectural meurtri tente de battre à nouveau. Tandis que les traces de mort sont partout présentes, la vie n’a pas encore trouvé le lieu de sa naissance. Entre la fin d’un temps et le commencement d’un autre, entre un passé en ruines et un futur en gestation, ne restent que le néant, le vide, l’absence, le silence.
Basilico recueille, avec humilité, ce suspens entre le disparaître et l’apparaître, entre la mort et la résurrection, et nous invite à guetter le miracle de l’éternel retour de la vie.
En parallèle de cette exposition, une rétrospective de Gabriele Basilico sera présentée à la Maison Européenne de la Photographie, du 21 juin au 8 octobre 2006