Alun Williams a souvent été considéré comme un « peintre historien », mais l’étiquette est réduc- trice. Attiré par la puissance des formes abstraites, comme par la volupté des figures de la Renaissance, les télescopages de styles dans ses peintures ne sont jamais fortuits.
Les familiers de la galerie se rappelleront la dernière exposition personnelle de l’artiste, dédiée à des figures historiques telles que les muses de Raphaël et Manet. Comme à son habitude, Williams utilisait des taches de peinture trouvées par hasard lors de ses recherches, pour leur faire jouer le rôle de personnages.
Williams a souvent évoqué l’intérêt qu’il porte à la capacité du spectateur de « croire ».
Il y trouve un outil puissant pour peindre. Avec sa nouvelle exposition, il a pris le parti de traiter des sujets « religieux ». Ses peintures rendent hommage à des figures religieuses dans les oeuvres de peintres, tels que Appel, Basquiat, Picabia, Schnabel, Warhol, Breughel, et Tiepolo, pour ne nommer qu’eux.
Certains de ces artistes ont soulevé une controverse, comme l’éclaboussure d’encre que Picabia nomma La Sainte Vierge, ou encore La Madone Noire de Karel Appel. Mais Alun Williams trouve cet aspect là très intéressant, considérant que la ressemblance, quel que soit l’art religieux, finalement n’existe pas, ce qui reste est la force d’abstraction. Si Alun Williams semble joyeusement parcourir au hasard l’Histoire de l’Art et les images relatives aux multiples religions, il y trouve de nouvelles façons d’insuffler de la substance et du pouvoir à la peinture, pour lui donner plus de résonance.