œuvres
Rayane Mcirdi
Le Croissant de feu, 2021
vidéo
35’46”
«Le Croissant de feu» est une histoire de famille. La série de films présentée lors de la première exposition personnelle de Rayane Mcirdi est un recueil de micro- histoires collectées auprès des différentes générations de son entourage par l’artiste. Ses proches racontent, à travers une série de films et d’images d’archives qu’il a compilés, des récits de migrations de l’Algérie vers la France, d’installation dans le quartier des Mourinoux, de gentrification et de transmissions de mémoires d’une génération à l’autre.
L’ensemble dessine, en creux, le portrait à la fois intime et collectif d’une famille, d’un quartier, mais aussi d’une société globale en constante évolution, faites d’identités et d’expériences plurielles.
texte Horya Makhlouf
vue de l’exposition “Le Croissant de feu”, 2021, galerie Edouard Manet, Gennevilliers.
© Photo : Margot Montigny
Rayane Mcirdi
Le Jardin, 2021
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22’29’’
Dans un parc, un déjeuner sur l’herbe, au bord de l’eau et en famille. Les tantes et la mère de Rayane Mcirdi, nées dans les années 1960, racontent leurs souvenirs d’enfance, leur passage du bidonville de Sartrouville au quartier des Mourinoux, et leur attachement à la ville dans laquelle elles ont grandi.
Rayane Mcirdi
Le Toit, 2018
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6’41”
» Les princes de la ville » est une série de cinq films documentaires tirés d’histoires récoltées auprès d’habitants des villes d’Asnières-sur-Seine et de Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine.
Du Toit à Asnières-Gennevilliers en passant par Love Will Come Later, Legba et One Two Three, ces court-métrages sont les transcriptions filmiques d’histoires personnelles et anecdotiques confiées à l’artiste sous la forme de confidences par ses proches – amis, cousins, voisins. Elles sont la matière d’une collecte, au sens ethnographique du terme, qui, mises bout à bout, forment une collection, venue dresser les contours d’une communauté faite d’héritages, d’histoires et de cultures parfois éloignés mais constitutifsd’identités singulières.
Aux dimensions politique et sociologique de cette collection s’en mêlent des cinématographique et poétique ; entre authenticité du récit et héroïsation des protagonistes qui cherchent à donner un rythme presque cinématographique à leurs aventures, c’est la manière dont peuvent s’écrire les récits qui est enfin interrogée ici. Au cœur de la langue-même dans laquelle sont exprimées les histoires se révèlent, en creux, leurs composantes implicites : en elles se mêlent des touches de français, d’arabe, de mina, d’argot des trois et de derija, et élèvent au rang de poésie cette » langue de la banlieue » partout ailleurs stigmatisée.
texte Horya Makhlouf
Rayane Mcirdi
Love will come later, 2019
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6’08”
Le toit, 2018
vue de l’exposition Désolé à la Galerie Edouard Manet, Gennevilliers
© Photo : Margot Montigny
Rayane Mcirdi
La Légende d’Y.Z., 2016/2017
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14’09”
Ce film explore les liens entre fiction et réel. Il met en scène Yacine Zerguit, passionné de film d’action et qui imite, depuis toujours, les cascades et les performances de ses stars favorites : Bruce Lee ou Jean-Claude Van Damme, jusqu’à les faire siennes.
Voir son cousin imiter ses icones a donné l’envie à Rayane Mcirdi de lui permettre d’en devenir une à son tour, dans son propre film. Yacine s’est ainsi vu confier l’écriture du scénario du film d’action dont il est le héros. Devenu » Y.Z. « , il se lance dans une quête de vengeance de la mort de son frère, assassiné par le terrifiant Brali. Le héros entame un film de quête et d’aventure, digne reflet d’un blockbuster. Il lui faudra ainsi apprendre les rudiments de l’art du combat auprès de trois sages légendaires afin de maîtriser les techniques secrètes qui lui permettront d’accomplir sa mission.
Jeu sur le remake et la mise en scène de soi, La légende d’Y.Z., brosse également le portrait de la construction de soi en regard des modèles et principes que chacun décide de se donner. Dans cette quête fictive, comme dans sa vie réelle, la religion et le sport permettent ainsi à Yacine- Y.Z. d’atteindre l’absolution et l’accomplissement personnels. C’est dans les films d’action qu’il a visionnés à la télé, pratiquement tous d’origine asiatique, qu’il a notamment appris la rigueur avec laquelle il accomplit la moindre de ses actions. Ou comment la fiction peut devenir la vie, et inversement.
texte Horya Makhlouf
Rayane Mcirdi
You’ll Never Walk Never Alone, 2014/2015
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15’24”
Samir, fan de Liverpool depuis tout petit, a tellement regardé des matches de football et joué à FIFA – jeu vidéo de foot le plus vendu au monde – qu’il en a appris la langue, à savoir la grammaire, les tics de langage, et autres éléments de discours venus la constituer.
You’ll Never Walk Alone capture et retransmet en direct les manifestations des codes linguistiques qu’il a faits siens lorsqu’il joue en réseau à FIFA. Un jeu d’acteur se crée alors, qui rend poreuses les frontières de la réalité́ de sa chambre et de la virtualité de sa position de joueur. Au fur et à mesure du match, Samir est tour à tour – et tout à la fois – joueur, commentateur ou entraineur. La quasi-schizophrénie à laquelle succombe le protagoniste met en scène et en jeu les liens qui unissent réel et virtuel, image et langage, hobby et “ vraie vie “.
texte Horya Makhlouf
biographie
Rayane Mcirdi est né en 1993 à Asnières.
Diplômé de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris en 2019 après être passé par l’École des Beaux-Arts d’Angers, Rayane Mcirdi produit une œuvre vidéo entre documentaire et fiction dont les acteurs sont des membres de sa famille ou des proches filmés chez eux ou dans des lieux qui leur sont familiers. Ses films capturent des évènements intimes ou collectifs ancrés dans le quotidien.
Rayane Mcirdi a présenté sa première exposition personnelle en 2021 à la Galerie Édouard-Manet, Gennevilliers. Il a participé à plusieurs expositions collectives : en 2021, « 100% L’expo », commissariat d’Inès Geoffroy, à La Villette (Paris) ; en 2019, « Désolé » , commissariat de Mohamed Bourouissa, à la Galerie Édouard-Manet, Gennevilliers ; « Écuries Nord », commissariat de Clément Cogitore, au 104Centquatre, Paris ; en 2018, « Par amour du jeu », commissariat de Anna Labouze et Keimis Henni, Magasins Généraux, Pantin ; « La Fureur du Dragon », commissariat de Mohamed Bourouissa, Centre Pompidou, 2018, Paris.
En 2022, « Le Croissant de Feu » a été présenté au Centre d’Art de la Passerelle à Brest, dans l’exposition « A fleur de peau », sous le commissariat de Loïc Le Gall.
Son film « Le Jardin » a été présenté au Palais de Tokyo dans le cadre de la projection « L’ami intérieur » dont Stéphanie Cottin était la commissaire. Et il a également présenté une exposition personnelle à la galerie anne barrault.
A l’invitation de Zineb Sedira, il a réalisé un nouveau film consacré aux Chibanis (littéralement cheveux blancs en arabe dialectal).
Rayane Mcirdi a récemment présenté la trilogie du « Croissant de feu » au Centre Pompidou, Paris en 2023, dans le cadre du cycle « Cinéma prospectif ».
Il vient de présenter au Jameel Arts Centre, Dubai son film Le Jardin dans le cadre de My Mother’s Nose, une programmation de films pensée par Lucas Morin qui se concentre sur la réinvention de soi, la famille et la lignée, et la recherche de la force, de l’amour et de la communauté.
Expositions personnelles
2024
2023
2022
2021
Le Croissant de Feu. A Fatima Mahli, commissaire Lionel Balouin, Galerie Edouard-Manet (Gennevilliers)
Expositions collectives
2024
2023
2022
2022
À fleur de peau, commissariat Loïc Le Gall – CAC Passerelle (Brest)
2021
100% L’EXPO, commissariat Inès Geoffroy- La Villette (Paris)
Glad to take height and see the slow-motion world – Commissariat Mathilda Portoghese
Mohamed Bourouissa Filmprogram, Kunsthal Charlottenborg (Danemark)
71eme Edition, Jeune Création – Fondation Fiminco (Romainville)
2020
The Plates of The Present, So Far, commissariat Thomas Fougeirol et Jo-Ey Tang, Centre Pompidou (Paris)
Hamdoulah ça va, commissariat de Mohamed Bourouissa et Sonia Perrin, DADA (Marrakech)
2019
Detroit City Guide Book Vol.4 Rise From The Ashes, commissariat Julien Sirjacq, Galerie P38 (Paris)
Désolé, commissariat de Mohamed Bourouissa, Galerie Edouard-Manet (Gennevilliers)
A.C. Star, Animation culturelle FC, sur une proposition du RED STAR FC et de Mohamed Bourouissa, Rencontres de la photographie (Arles)
Écuries Nord, commissariat de Clément Cogitore, 104Centquatre (Paris)
Detroit City Guide Book Vol.3 High-Tech Dream Low-Tech Reality, commissariat Julien Sirjacq, Le Point Ephémère (Paris),
Detroit City Guide Book Vol.2 Sport Complex, commissariat Julien Sirjacq, Le Doc (Paris)
2018
Par amour du jeu, commissariat de Anna Labouze et Keimis Henni, Magasins Generaux (Pantin)
I-n-t-o-t-o 6, commissariat de Thomas Fougeirol et Julien Carreyn, Fondation d’entreprise Ricard (Paris)
2017
La Fureur du Dragon, commissariat de Mohamed Bourouissa, Centre Pompidou (Paris)
Sharjah Biennial 13 – Act II, An unpredictable expression of human potential – commissariat de Hicham Khalidi, Christine Tohmé, Beirut Art Center (Beyrouth)
Bibliographie
2022
Biennale de Venise: «Le politique doit aussi passer par la joie», entretien croisé avec Rayane Mcirdi et Zineb Sedira, Claire Moulène pour Libération, Avril
2021
Rayane Mcirdi – Guillaume Lasserre pour 02, version numérique, Décembre
2020
« Refus d’obéissance » – Ingrid Luquet-Gad pour Les Inrockuptibles #1254, Mai
2019
« Rayane Mcirdi, une autre image de la banlieue » – Horya Makhlouf pour Jeunes Critiques d’Art/YACI International, Décembre
2018
Portfolio – Entretien, Causette #89, Mai
Collections
Fonds d’art contemporain-Paris Collections
CNAP, Centre National de Arts Plastiques
KADIST
Conseil Départemental de Seine Saint-Denis
FRAC Ile de France
presse
LIBERATION * Claire Moulène, 23 avril 2022
entretien croisé avec Rayane Mcirdi et Zineb Sedira
Biennale de Venise: «Le politique doit aussi passer par la joie»
02 * Guillaume Lasserre, 2021
https://www.zerodeux.fr/news/rayane-mcirdi/
Jeunes critiques d’Arts * Horya Makhlouf, 2019
https://yaci-international.com/fr/rayane-mcirdi-une-autre-image-de-la-banlieue/